Bien connu sur l’île, Jean-Noël Delzenne s’était donné une mission : ramener les fêtards d’Oléron (Charente-Maritime) en sécurité chez eux après leurs soirées arrosées. Mais cet addictologue à la retraite ne faisait pas ça pour l’argent. Son « taxi association » demandait un prix libre aux jeunes de l’île, qui pouvaient aussi choisir de ne rien donner en cas de disette. Le médecin et ses deux amis pouvaient être appelés à n’importe quelle heure de la nuit pour aller chercher les clients des bars et discothèques de l’île, alors que les transports en commun ne circulent pas le soir. À bord de « Charles Edouard », leur taxi anglais tout droit venu d’Outre-Manche, ils étaient connus de tout Oléron et le numéro de téléphone était affiché dans les bars partenaires, qui participaient à l’entretien du véhicule et au coût de l’essence. L’idée de ce taxi bénévole est d’ailleurs venue d’un tenancier de deux bars de l’île, qui cherchait une solution pour ramener ses clients alcoolisés en sécurité chez eux.
« 35 000 € d’amende »
Mais après plus d’un an de bons et loyaux services, Jean-Noël et ses amis doivent stopper leur activité en plein milieu de la saison estivale. Le 8 juillet, la direction des transports terrestres l’aurait arrêté sur un parking, lui demandant de ne plus prendre de passager. « Ils étaient trois et m’ont dit que je faisais quelque chose d’illégal, que je faisais de la concurrence déloyale vis-à-vis des taxis parce que je n’avais pas de licence », raconte Jean-Noël Delzenne au micro de France 3 Nouvelle-Aquitaine.
Selon Ici (ex France Bleu), l’association de lutte contre l’ivresse au volant ne répondait pas aux normes en vigueur : le taxi de Jean-Noël affichait une borne lumineuse floquée « taxi » alors même qu’il n’avait pas de licence ni de formation professionnelle, pourtant nécessaire pour exercer. « Ils m’ont dit que j’étais passible de 35 000 € d’amende, de la prison et la confiscation des taxis », explique encore le retraité au micro de France 3.